Avant de recruter un nouveau salarié, il est nécessaire de savoir combien cela va coûter à votre entreprise. En effet, c’est une information cruciale, car le salaire d’un nouvel employé est à prendre en compte dans le budget prévisionnel de l’entreprise.
Le coût d’un nouvel employé ne se limite évidemment pas au montant de son salaire puisque d’autres éléments entrent en jeu dans le calcul du coût total d’un salarié pour l’entreprise qui l’emploie.
De plus, la législation évolue constamment et il n’est pas toujours facile de s’y retrouver pour savoir comment calculer le coût d’un salarié. C’est pourquoi nous allons détailler dans cet article tout ce qu’il faut connaître pour calculer le plus justement possible le coût d’un nouveau salarié.
- Nous exposerons d’abord la notion de salaire total, puis nous présenterons les cotisations obligatoires.
- Ensuite nous aborderons les différents avantages salariaux dont peuvent bénéficier les salariés et nous présenterons les charges indirectes que représentent l’embauche d’un nouvel employé.
- Nous terminerons enfin par citer les différentes aides qui permettent de réduire le coût d’un salarié pour l’entreprise.
Comment calculer le coût d’un salarié : notion de salaire chargé total
Pour rappel, le salaire est la rémunération versée à un salarié en contrepartie de ses services dans le cadre d’un contrat de travail.
Si tout le monde connaît bien la notion de salaire net et de salaire brut, la notion de salaire chargé (ou encore salaire super brut ou salaire total) est moins connue.
Pourtant, c’est celle-ci dont il faut parler pour connaître le véritable coût de revient d’un salarié, car il prend en compte à la fois les charges sociales salariales et patronales.
Il correspond à ce que vous devrez débourser réellement concernant le salaire de votre employé et c’est ce que nous allons détailler au paragraphe suivant.
Comment calculer le coût d’un salarié : les cotisations obligatoires
Afin de savoir comment calculer le coût d’un salarié, il faut prendre en compte les différentes cotisations sociales obligatoires, aussi appelées charges sociales. Il s’agit de charges directes.
Ces charges sociales représentent l’ensemble des prélèvements retenus sur le salaire. Elles servent à financer plusieurs prestations sociales, par exemple :
- La retraite
- L’assurance chômage
- L’assurance maladie
- La formation professionnelle
- …
Il existe deux types de charges sociales comme évoqué précédemment :
- Les charges sociales salariales qui sont déduites du salaire brut et concernent directement la rémunération du salarié. Elles représentent environ 22% de la rémunération brute.
- Les charges sociales patronales qui sont déduites du salaire total et représentent environ 42% du salaire brut.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter notre FAQ sur les charges sociales pour les employeurs et vous référez à la grille des taux de cotisations disponible sur le site de l’URSSAF.
En résumé, le coût total du salaire pour l’employeur s’obtient par le calcul suivant :
salaire net + charges sociales salariales + charges sociales patronales
Pour estimer ce que va vous coûter le salaire total d’un employé, vous pouvez utiliser un simulateur comme celui disponible sur le site du service public :
Si vous êtes client Listo, vous pouvez générer des bulletins de paie en ligne tests pour visualiser le coût que cela représente.
Comment calculer le coût d’un salarié : les différents types de rémunérations complémentaires
Il faut également tenir compte du montant des rémunérations complémentaires éventuellement accordées à votre nouveau salarié ainsi que les frais obligatoires liés au contrat de travail.
Ils représentent, au même titre que le salaire, une charge directe pour votre budget. On peut par exemple citer :
- Les titres-restaurant que vous devrez prendre en charge entre 50% et 60%. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter notre article sur le fonctionnement des titres-restaurant côté employeur
- Le remboursement des frais de transport pour les trajets domicile-travail à hauteur de 50% au moins.
- Les bonus ou primes d’intéressement et de participation aux résultats. Ils sont liés à l’atteinte d’objectifs précis et sont soumis aux cotisations sociales évoquées plus haut, au même titre que le salaire.
- Le treizième mois
- les frais de médecine du travail
- la mutuelle et la prévoyance
Comment calculer le coût d’un salarié : les charges indirectes
Comme nous l’avons vu dans les paragraphes précédents, le coût du salaire et les différents avantages accordés représentent bien une charge directe pour l’employeur que l’on peut calculer précisément.
En revanche, l’embauche d’un nouveau salarié entraîne d’autres frais qui n’entrent pas dans le calcul du salaire total, mais qu’il convient toutefois d’estimer au mieux pour éviter les mauvaises surprises. Parmi ces charges indirectes on peut notamment évoquer :
- Le coût du recrutement du nouveau salarié incluant la diffusion de l’offre d’emploi sur différents supports ou le recours au service d’un cabinet de recrutement. Il faut également compter le temps consacré aux entretiens menés pour évaluer les candidats potentiels
- Le coût du matériel et des équipements nécessaires au travail du nouveau salarié :
- ordinateur
- téléphone
- mobilier de bureau
- diverses fournitures
- …
- Le coût de sa formation aux méthodes et outils utilisés au sein de l’entreprise.
- Les frais de fin de contrat. Même si on n’y pense pas toujours au moment d’embaucher, il faut savoir que la fin d’un contrat de travail engendre souvent le versement d’une indemnité au salarié, exception faite pour une démission. Par exemple, pour un CDD, l’entreprise doit verser une prime de précarité de 10% du montant de la rémunération totale perçue pendant la durée du contrat
Comment réduire le coût d’un salarié : les différentes aides versées aux employeurs
Maintenant que nous avons recensé les coûts directs et indirects liés à l’embauche d’un nouveau salarié, voyons maintenant les différentes aides de l’État et les exonérations ou subventions possibles dont vous pouvez bénéficier en recrutant un nouvel employé :
- La réduction générale des cotisations patronales (ex-réduction Fillon) qui consiste à réduire les charges patronales pour les salaires bruts inférieurs à 2 463,07 €
- Les aides exceptionnelles pour l’embauche d’un alternant. Ces aides sont accordées par l’État depuis l’été 2020 et seront prolongées jusqu’à fin 2021 :
- 5000 € pour le recrutement d’un alternant de moins de 18 ans
- 8000 € pour le recrutement d’un alternant de plus de 18 ans.
- L’exonération accordée pour les entreprises avec le statut Jeune entreprise innovante ou universitaire. Elle concerne les jeunes PME investissant dans la recherche et le développement. L’entreprise qui bénéficie de ce statut bénéficie d’une exonération d’impôt sur le revenu ou sur les sociétés de 100% la première année puis 50% les années suivantes.
- L’aide financière pour les contrats uniques d’insertion ou CUI.
- L’exonération pour les entreprises d’aide à domicile agréées par l’État
- L’exonération ou subvention pour les entreprises situées dans les zones prioritaires du territoire français :
- les zones d’aides à la finalité régionale (AFR)
- les bassins d’emplois à redynamiser (BER)
- les zones de restructuration de la défense (ZRD)
- les zones de revitalisation rurale (ZRR)
- les zones franches urbaines (ZFU)
- les quartiers prioritaires de la ville (QPV)